La ferme agroécologique

« une ferme pour vivre et transmettre l’agriculture écologique »

La ferme a été créée en 2009, objectif : vivre de mon métier d’agriculteur et surtout mettre à l’épreuve de la pratique mes grands idéaux utopistes sur l’agriculture écologique… J’avais 25 ans à l’époque…

L’aventure a commencé par une première expérience de production maraîchère sur des terres en location, exposition plein nord dans une vallée très humide du Couserans dans le piémont pyrénéen. Les nombreux échecs m’ont appris énormément, et m’ont permis de faire le tri dans les grandes théories et de me rendre compte à quel point les conditions locales de sols et de climat sont essentielles à prendre en compte pour définir des choix techniques. Malgré les difficultés climatiques et mon manque d’expérience, j’ai pu dès la 3e année vivre de ma production.

Riche de cette expérience, j’ai pu acheter, en 2019, une parcelle de 3 ha de terre mieux exposée et dans un climat légèrement moins humide et mieux ventilé. Ce terrain, plus propice à la culture maraîchère, m’a permit de diversifier mes productions et de dégager du temps pour mes activités de formations, recherches et ventes d’outils.

De gros travaux d’aménagement ont ainsi pu commencer : 1200 m de fossés on été créés pour drainer ces terrains très humides, la parcelle a été clôturée pour protéger les cultures contre les animaux sauvages (sanglier, chevreuil, cerf, blaireaux…). L’installation d’un puits et d’un système d’irrigation automatisé a permis la bonne irrigation des cultures maraîchères. Une haie champêtre a pu être plantée tout autour du terrain avec pour objectif principal de favoriser la biodiversité.

J’ai aussi fait l’acquisition d’une parcelle de 5 ha de friche pour accueillir les chevaux. Après de conséquents travaux de débroussaillage, l’herbe regagne, petit à petit, du terrain. C’est dans cette espace semi-sauvage que mes chevaux et ceux des stagiaires peuvent paître en troupeaux et se reposer à l’ombre des arbres.

La ferme est avant tout un lieu de production. Nous y cultivons 14 parcelles de 600m² de légumes diversifiés de plein champ, les parcelles sont séparées de fossés et de grosses buttes sur lesquelles nous avons plantés divers arbres fruitiers : pomme, poire, pêche, kiwi, kiwai, noyer, cerisier. Certaines buttes ont été recouvertes de fleurs et autre plantes médicinales, et d’autres de petits fruits : myrtilles, framboises, mûres, muroises, cassis, caseilles et groseilles. Une petite vigne conservatoire expérimentale composée de 500 pieds de vigne de 20 variétés dites « résistantes » a été plantée au printemps de 2021, dans le but de produire des raisins pour nos clients sur le marché et peut être un peu de vin… qui sait ?

Tous les produits sont tous vendus très localement à moins de 2 kms des jardins, au marché de Saint Girons.

Nous essayons de préserver, découvrir ou redécouvrir une agriculture indépendante de l’industrie, particulièrement de l’industrie pétrolière… Nous recherchons aussi une agriculture productive qui puisse nourrir les hommes sans nuire à l’environnement et qui puisse aussi permettre aux paysans de vivre dignement de leur métier.

Nous utilisons bien sûr la traction animale pour le travail du sol, le transport et l’épandage des composts et fumiers (issus de la ferme et d’une ferme voisine), le binage de précision et les grosses récoltes. Nous couvrons au maximum les sols par des engrais verts grâce à des rotations longues. Nous produisons en plein champ, sans utilisation de bâche plastique, ni hybrides F1. Les cultures sont cultivées sur buttes pour favoriser le drainage, l’activité microbienne ainsi que pour faciliter le travail des chevaux et permettre un binage efficace et précis. Sur la ferme, nous expérimentons diverses techniques dans le but : soit de diminuer le temps de travail, soit d’augmenter les rendements, soit de diminuer l’impact écologique de nos pratiques.

Depuis 2022, nous construisons un grand bâtiment composé de deux espaces. Un espace agricole pour l’atelier, la laverie, la cave à légumes et bloc sanitaire. L’autre espace sous une charpente traditionnelle en chêne permettra d’accueillir un restaurant paysan durant la saison. C’est Géraldine ma compagne, cuisinière qui peaufine le projet, pendant ce temps les travaux continuent… Mais chut !!! C’est un secret et il reste encore beaucoup à faire…